La couleur du ciel est relative

2025, Réciprocités, Manifestation Je/Us, Agrégat, Longueuil, Canada

Installed in Parc Michel-Chartrand, The Colour of the Sky is Relative takes the form of a garden structure inspired by the lakou, a decolonial model of land use rooted in Caribbean cultures, particularly in Haiti, that values collective living and encourages the sharing of food resources. It includes a vegetable garden, grown in a planter made with repurposed acrylic panels, and contemplative video loops projected onto circular surfaces nestled among the plants and covered with dichroic film. An unlikely cohabitation of organic, vegetal, mineral, video and plastic materials, the installation evokes a crossroads where diverse perspectives converge.


Reflective materials at the heart of the work create an interference of light waves similar to the phenomenon that shapes our perception of the sky’s colour, which results from the relationship between the elements—the sun’s light, gas molecules suspended in the Earth’s atmosphere—and our location. Although sunlight contains all the colours of the rainbow, the sky usually appears blue because our eyes are better adapted to perceive some wavelengths of visible light than others, particularly blue. At the same time, the colour of the sky is altered by atmospheric pollution, which is increasingly influencing the appearance of coloured skies. 

The sky stretches above us all, something we instinctively imagine as a single, fixed colour, yet it is ever-changing, filled with countless nuances. The same is true of the social fabric: The human “particles” that compose it are far from static or uniform. Presumptions and preconceptions often take root in our minds, without necessarily reflecting reality. The Colour of the Sky is Relative unfolds as an invitation to embrace, in a non-hierarchical way, the diversity of influences, perceptions and references that make up society. Like the sky’s shifting hues, the installation radiates multiplicity, sparking kaleidoscopic reflections, both visual and intellectual. It offers new avenues for rethinking the “commons” and for imagining land use in an era of ecological crisis and a sociopolitical context marked by movements of resistance.

Maude Johnson, Independent Curator

The creation of this work was made possible thanks to the financial support of the Conseil des arts et des lettres du Québec.

Collaboration: Cœur d’épinette, Ferme Giroflée, Générique Design, Stacey Lazare, Maguy Métellus, Laurie St-Fleur, le Trait d'Union, Stephenie Webb

Implantée dans le parc Michel-Chartrand, l’installation La couleur du ciel est relative prend la forme d’une structure-jardin inspirée du lakou, un modèle d’aménagement décolonial issu des cultures antillaises, d’Haïti en particulier, qui valorise le mode collectif et facilite le partage des ressources nourricières. Elle comporte un potager, cultivé dans un bac ponctué de panneaux d’acrylique revalorisés, et des boucles vidéo contemplatives, projetées sur des surfaces circulaires intégrées aux végétaux et recouvertes d’un film dichroïque. Cohabitation improbable entre matière organique, végétale, minérale, vidéographique et plastique, l’installation évoque un carrefour où se rencontre et se croise une diversité de perspectives.

Les différents matériaux réfléchissants au cœur de l’œuvre génèrent un phénomène d’interférence d’ondes lumineuses, tel que celui influant sur notre perception de la couleur du ciel, laquelle résulte de la relation entre les éléments – la lumière du soleil, les molécules de gaz en suspension dans l’atmosphère terrestre – et notre localisation. Bien que la lumière du soleil soit composée de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, le ciel nous apparaît généralement bleu, car nos yeux sont adaptés pour percevoir certaines couleurs de la lumière visible plus clairement que d’autres, particulièrement les longueurs d’onde bleues. Par ailleurs, la couleur du ciel est affectée par la pollution atmosphérique, qui joue un rôle de plus en plus important dans l’apparition des ciels colorés. 

Le ciel, cet espace qui nous surplombe tous·tes, que nous associons spontanément et universellement à une couleur bien définie, est en constante mutation et comporte une myriade de nuances. Il en va de même pour le tissu social : les particules humaines qui lui donnent forme sont loin d’être figées et homogènes. Des présomptions et des a priori s’ancrent souvent dans notre esprit, sans pour autant représenter la réalité. La couleur du ciel est relative se déploie comme une invitation à embrasser, de manière non hiérarchique, la diversité des influences, des perceptions et des références qui constituent la société. À l’image des nuances du ciel, l’installation fait rayonner la multiplicité, entraînant des réflexions kaléidoscopiques tant visuelles qu’intellectuelles. Elle offre des pistes pour repenser les «communs» et envisager l’aménagement du territoire à l’heure de la crise écologique et dans un contexte sociopolitique marqué par les mouvements d’opposition.

Maude Johnson, commissaire indépendante

La création de cette œuvre a été rendue possible grâce à l’appui financier du Conseil des arts et des lettres du Québec.

Collaboration : Cœur d’épinette, Ferme Giroflée, Générique Design, Stacey Lazare, Maguy Métellus, Laurie St-Fleur, le Trait d'Union, Stephenie Webb

photos: atlasdocumentation