Le réceptacle

2025, Viva l'artista 2.0, Musée d'art actuel département des invisibles (MAADI), Stanley Février, Montréal, Canada

The work Le réceptacle refers to a fenced-off Montreal landmark that is only partially visible and poorly represented in the collective imagination. On city maps, the void left by this vacant lot obscures the barrenness of a large portion of Saint-Michel, as well as the nuisance to quality of life caused by the municipal services that take place there, which benefit all Montrealers. For example, 40% of the snow collected each winter by the City of Montreal is dumped there, causing heavy traffic on the adjacent residential streets, where up to 300 heavy vehicles per hour can pass through, day and night. The former extraction site therefore constitutes a dangerous physical barrier that prevents people from crossing the neighborhood. However, conversations I have had with various people who live there have confirmed that, after dark, some people clandestinely explore parts of this contaminated post-industrial site. Made up of multiple layers of ice and gravel, the mountains of “eternal snow” that punctuate this gaping mineral wound, dotted with vegetation and waste, contribute to the post-apocalyptic atmosphere that emanates from it.

To address the troubled relationship of repulsion/fascination that this strange space nicknamed “the hole” exerts on its neighbors, in collaboration with Maison d'Haïti, I invited teenagers from Saint-Michel to take part in urban planning workshops that allowed them to familiarize themselves with the history of the site and grasp its significance. They then discussed their experiences of the area and shared their opinions on the potential redevelopment of the former quarry into a place suited to current social and environmental challenges as well as their needs. In addition, in collaboration with Sporobole, I also offered digital experimentation and AI literacy workshops highlighting the invisibility of their neighborhood and the biases induced by the media's incomplete representation of the daily lives of Saint-Michel residents.

Incorporating their 3D models of objects symbolizing these aspirations, the video sequences presented propose to make this excavated area a receptacle for the visions and ambitions of young Montrealers for their living environment.

The creation of this work was made possible thanks to the financial support of the Conseil des arts et des lettres du Québec.

Curators: Marie Perrault and Stanley Février

Collaboration: Christian Bélanger, Shawn Laptiste

L’œuvre Le réceptacle relate d’un vestige montréalais clôturé dont la visibilité est parcellaire et la représentation dans l’imaginaire collectif, lacunaire. Car sur les plans cartographiques de la ville, le vide laissé par cet aire en jachère invisibilise l’aridité d’une grande portion de Saint-Michel ainsi que la nuisance à la qualité de vie que représentent les services municipaux qui s’y déroulent, dont bénéficie l’ensemble des Montréalais·es. Par exemple, 40% de la neige amassée chaque hiver par la Ville de Montréal y est déchargée, ce qui occasionne une forte densité de circulation dans les rues résidentielles adjacentes, où jusqu’à 300 véhicules lourds à l’heure peuvent transiter, de jour comme de nuit. Le périmètre de ce site d’extraction constitue donc une barrière physique dangereuse qui complexifie les déplacements dans Saint-Michel, en plus de contraindre sa traversée. Or, des échanges que j’ai eus avec différentes personnes qui y vivent m’ont confirmé qu’à la nuit tombée, certain·es explorent clandestinement des portions de ce terrain post-industriel contaminé. Faites de multiples couches de glace et de gravier, les montagnes de «neige éternelle» qui ponctuent cette plaie béante minérale, parsemée de végétation et de déchets, contribuent à l’ambiance post-apocalyptique qui s’en dégage.

Afin de répondre à la relation trouble de répulsion/fascination que cet espace étrange surnommé «le trou» exerce sur ses voisin·es, en collaboration avec la Maison d'Haïti, j’ai invité des ados de Saint-Michel à prendre part à des ateliers d’idéation urbanistique leur permettant de se familiariser avec l’histoire du site en d’en saisir l’ampleur. Il·elles ont alors échangé sur leurs expériences du secteur et se sont prononcé·es sur la requalification potentielle de l’ancienne carrière en un lieu adapté aux défis sociaux et environnementaux actuels ainsi qu’à leurs besoins. En complément, en collaboration avec Sporobole, j’ai également proposé des activités d’expérimentation numérique et de littératie de l’IA mettant en exergue l’invisibilisation des imaginaires michellois et les biais induits par la représentation médiatique lacunaire du quotidien des gens de St-Michel.

Intégrant leurs modèles 3D d’objets symbolisant ces aspirations, les séquences vidéo présentées proposent de faire de cette zone excavée le réceptacle des visions et ambitions de jeunes Montréalais·es pour leur milieu de vie.

La création de cette œuvre a été rendue possible grâce à l’appui financier du Conseil des arts et des lettres du Québec. 

Commissaires : Marie Perrault et Stanley Février

Collaboration : Christian Bélanger, Shawn Laptiste

photos: Valérie Gassien, Guy L'Heureux